(BFM Bourse) - Le spécialiste suédois du prêt-à-porter a livré des résultats supérieurs aux attentes au titre de son trimestre clos à fin août.
Contre mauvaise fortune, Hennes & Mauritz (H&M) tente de faire bon cœur. Le spécialiste suédois du prêt-à-porter compose depuis plusieurs trimestres avec un environnement adverse, mêlant une forte compétition à des incertitudes économiques et géopolitiques.
"Le contexte macroéconomique incertain et la baisse de confiance des consommateurs, associés à une concurrence accrue de la part des exportateurs chinois en ligne à bas prix (Shein et Temu), continuent de peser sur les performances commerciales", soulignait en juin Jie Zhang, analyste chez le bureau d'études indépendant Alphavalue.
L'autre point négatif est évidemment l'impact des droits de douane américains alors que les États-Unis demeurent "le deuxième plus grand marché de H&M" et "que le groupe reste fortement dépendant de l'approvisionnement asiatique, la Chine restant une base de fabrication clé", notait aussi Jie Zhang.
Face à ces vents défavorables, la société suédoise s'adapte en améliorant sa structure de coûts. La société avait ainsi livré une rentabilité supérieure aux attentes au deuxième trimestre.
Rebelote pour le troisième trimestre dont les comptes ont été dévoilés par la société ce jeudi 25 septembre. H&M a livré des résultats qui ont surpris les analystes, grâce à notamment à une marge brute plus élevée qu'anticipé.
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Bonne réception des collections d'automne
La Bourse apprécie, l'action H&M grimpant de 9,6% vers 11h20 à Stockholm, ce qui porte la hausse du titre à 14% depuis le début de l'année.
Dans le détail, sur la période allant du 1er juin au 31 août, les ventes ont progressé de 2% en devises locales (en couronnes suédoises donc), légèrement au-dessus du consensus (la prévision moyenne des analystes), logé à 1,5%, selon UBS.
La bonne surprise vient de la marge brute (les revenus diminués du coût des biens vendus), un indicateur très suivi dans l'habillement. Cette marge s'est établie à 52,9% sur le trimestre, en hausse de 1,8 point de pourcentage sur un an, et nettement au-dessus du consensus (51,5%) d'après UBS.
Le résultat opérationnel a, lui, grimpé de 40% sur un an tandis que le bénéfice net a progressé de 40% également à 3,23 milliards de couronnes suédoises (environ 290 millions d'euros).
"Grâce à une offre client plus solide, à une marge brute améliorée et à une bonne maîtrise des coûts, nous avons renforcé notre bénéfice d'exploitation par rapport au même trimestre de l'année dernière", a déclaré Daniel Erver, le directeur général de H&M, cité dans un communiqué.
"Dans un contexte d'incertitude persistante et de prudence des consommateurs, tous les membres du groupe H&M se concentrent en permanence sur notre offre client, en proposant toujours le meilleur rapport qualité-prix", a-t-il clamé.
H&M a par ailleurs indiqué que ses collections pour l'automne récemment présentées, avaient été bien reçues par le public. Le groupe précise que ses ventes pour septembre devraient être en ligne avec celles du même mois de 2024.
Royal Bank of Canada estime que cette dernière indication témoigne d'une performance "résiliente" dans la mesure où les ventes de la société avaient grimpé de 11% sur le mois de septembre 2024.
La société suédoise a toutefois prévenu que l'impact des droits de douane sur sa marge brute pour le trimestre en cours serait plus lourd qu'au précédent.
In fine, UBS estime que la copie rendue par H&M a de quoi être prise positivement par les investisseurs, quand bien même le commentaire sur la marge du quatrième trimestre demeure '"prudent".
Oddo BHF, qui est à "sous-performance" sur le titre, équivalent de vendre, reste de son côté circonspect.
"La croissance du chiffre d'affaires de H&M reste trop faible pour permettre un effet de levier opérationnel durable. À notre avis, les produits ne sont pas attrayants et H&M ne dispose que d'un pouvoir de fixation des prix limité", explique le courtier. "Cette situation ne devrait pas changer et nous continuons donc à préférer Inditex à H&M", conclut le bureau d''études.