(BFM Bourse) - Le spécialiste des étiquettes éléctroniques accuse la plus forte baisse du SBF 120 ce vendredi, après une attaque d'un fonds spéculatif l'accusant d'irrégularités comptables.

Rude fin de semaine pour Vusiongroup. Le titre du spécialiste des étiquettes plonge encore de 10% après avoir même abandonné plus de 16,6% dans le courant de la matinée.

Le violent repli du titre de l'ex-SES-imagotag est à mettre en perspective avec une attaque du fonds spéculatif Shadowfall, qui accuse la société française d'irrégularités comptables, selon des informations de presse rapportées par l'agence Dow Jones.

Sur le réseau social X (ex-Twitter), le fondateur de Shadowfall Mathieu Earl, aussi connu pour avoir percé à jour les irrégularités comptables de l'allemand Wirecard en 2016, s'est fendu d'un post selon lequel une entreprise française cotée en Bourse a été accusée l'année dernière d'irrégularités comptables avec son actionnaire et fournisseur.

Il avance également que le directeur général et le directeur financier de cette entreprise ont vendu collectivement pour 10 millions d'euros d'actions. "Certes, je ne suis pas un expert en la matière, mais à mon avis, il s'agit de la fraude la plus évidente en Europe à l'heure actuelle", a aussi indiqué Matthew Earl dans un post sur X.

Un tweet "qui sème la confusion"

Ni une, ni deux, le rapprochement a été fait avec Vusiongroup, qui avait été attaqué en juin de l'année dernière sur ces mêmes griefs. La salve venait cette fois-ci de Gotham City qui avait accusé la société spécialisée dans les étiquettes intelligentes d'augmenter artificiellement ses revenus et ses résultats.

"Le tweet sème la confusion en ne citant aucune société, et vise à rouvrir le chapitre clos d’une attaque dont nous avons été victimes l’année dernière", avance un porte-parole de Vusiongroup à BFM Bourse.

Le spécialiste des étiquettes électroniques fustige cette "nouvelle manipulation de marché", qui est selon elle "totalement sans fondement" dans la mesure où "la communication à laquelle il est fait allusion concerne la société taïwanaise E Ink, et non pas la société chinoise BOE"

"Un vendeur à découvert s’appuie sur la communication financière d’un de nos partenaires, sans le mentionner explicitement, pour créer un lien avec d’anciennes allégations de Gotham city, fermement démenties par la société qui en a démontré le caractère faux et délibérément trompeur", ajoute Vusiongroup à BFM Bourse.

A la Bourse de Paris, l'action avait plongé de 58,27% le 23 juin 2023, soit le lendemain de la parution de la note au vitriol de Gotham City.

La direction était alors immédiatement montée au créneau et avait publié plusieurs réponses aux allégations formulées par Gotham City Research.

D'ailleurs, Vusiongroup fait mention de cet épisode dans sa communication du jour à BFM Bourse: "un short seller avait orchestré une manipulation du cours de Bourse sur la base d’allégations fausses et mensongères. Sans fondement, celles-ci ont toutes intégralement été réfutées. Nous avions répondu à l’ensemble des points, de façon claire et transparente". La société rappelle aussi à cet égard "qu’il s’agissait là d’opérations d’initiés, punissables par la loi, et de tentative de manipulation de marché".

Ces multiples communications visant à restaurer la réputation d'ex-SES-imagotag ont d'ailleurs convaincu le marché. Le titre avait même atteint à un plus haut historique à 175,10 euros il y a quelques jours, galvanisé par l'extension de son partenariat avec le géant américain de la distribution Walmart.

Ironie de l'histoire, l'action Vusiongroup évoluait à proximité des 170 euros à la Bourse de Paris avant l'attaque de Gotham City Research en juin 2023.