(BFM Bourse) - Accusé par son employeur d'avoir dérobé de la nourriture à la cantine, un employé de Citigroup à Londres a été mis à pied le mois dernier, rapporte le Financial Times. Le trentenaire était l'un des traders les plus réputés sur le marché européen des obligations à haut risque, un poste où le salaire dépasse typiquement le million de livres. La sanction pourrait le priver d'un bonus considérable.
Un écart de conduite difficilement pardonnable. L'un des traders londoniens les plus en vue dans sa spécialité -le marché des obligations à haut rendement, émises par des entreprises au profil d'emprunteur jugé risqué- a été suspendu par son employeur, la banque américaine Citigroup, pour avoir à plusieurs reprises... volé de la nourriture à la cantine du bureau.
L'homme accusé de ces larcins était le patron du négoce des obligations high yield pour l'Europe, l'Afrique et le Moyen-Orient, selon le Financial Times qui a révélé lundi l'affaire, citant plusieurs sources au fait du dossier. L'intéressé pas plus que Citi n'ont commenté.
D'après des personnes évoluant à un niveau équivalent chez des banques concurrentes, le salaire annuel pour ce poste dépasse typiquement le million de livres sterling. Mais la suspension intervient à quelques semaines du paiement des bonus pour l'année écoulée chez Citi, le privant potentiellement d'un bonne partie de la rémunération qu'il aurait pu espérer, notamment après une très belle fin d'année pour le trading obligataire de la banque américaine (+49% de progression des revenus de la branche).
Des précédents en justice
L'affaire s'inscrit à la suite d'autres sanctions prises par des banques de la City à l'égard de salariés soupçonnés de délits, pour des montants aussi mineurs soient-ils. L'an dernier, un tribunal londonien a unanimement débouté un cadre dirigeant de Mizuho Bank, licencié pour avoir mis la main sur la chaîne antivol qu'un collègue utilisait pour son vélo à l'extérieur.
La banque japonaise a dit n'avoir d'autre choix que son licenciement, exigeant de ses employés en tant que banquiers une conscience morale irréprochable. L'auteur des faits s'est toujours défendu en assurant que l'incident n'était qu'un prétexte à se séparer de lui alors qu'il se plaignait de harcèlement, affirmant s'être tout simplement trompé d'antivol, d'autant qu'il savait pertinemment qu'il se trouvait en zone sous surveillance vidéo à ce moment.